Stop au coup de force : des conventions collectives du travail maintenant !

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"Nous, qui prenons cette initiative et qui sommes signataires du document suivant, nous lançons un appel à la solidarité des peuples d’Europe. Nous avons besoin de votre soutien pour que le Parlement grec adopte une loi de protection des droits des travailleurs par le rétablissement effectif des conventions collectives. Cette initiative fonctionnera de façon ouverte et inclusive. Toute personne qui veut contribuer à cette campagne est la bienvenue. La seule condition est d’être d’accord avec le rétablissement du système de négociation collective. Notre objectif est de créer une pression pan-européenne pour mettre fin à ce coup de force des institutions qui n’autorisent pas l’adoption d’une telle loi."

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La crise financière s’est transformée en une attaque généralisée contre les droits du travail. Les forces néo-libérales ont réussi à utiliser la crise comme une opportunité pour leurs plans agressifs. Nous sommes maintenant confrontés à une déréglementation généralisée des relations de travail ; à un processus de redistribution des richesses et du pouvoir en faveur du capital et contre le travail.

Pour nous attaquer à la cause profonde du problème, nous devons comprendre une contradiction fondamentale : la contradiction entre les énormes quantités de richesse produite par les sociétés d’aujourd’hui et la montée des inégalités. De notre point de vue, sortir de la crise implique la réduction de ces inégalités et l’inversion des politiques de dévaluation du travail, en un mot, la redistribution du pouvoir et des richesses en faveur du travail.

En Grèce, les politiques néolibérales ont abouti à la destruction des droits du travail. Les chiffres illustrant la situation actuelle traduisent l’ampleur du problème. L’abolition de la négociation collective a provoqué des baisses de salaires allant jusqu’à 40%. Près d’un travailleur sur trois dans le secteur privé a un salaire net de 300 euros (440 euros brut), étant employé sous des formes d’emploi flexibles (temps partiel et emploi de sous-traitance, rotation des emplois, etc.).

À ce jour, le salaire de 45% des salariés est inférieur à 751 euros, ce qui était la limite du salaire minimum avant que la loi ne réduise brutalement le salaire minimum. En 2012, ce chiffre n’était que de 17%, comprenant le salaire minimum à temps plein et l’emploi à temps partiel. Selon certaines estimations, le nombre de travailleurs au noir ou non déclarés se monterait à plusieurs centaines de milliers. Les infractions au droit du travail ont augmenté à des niveaux incommensurables, faisant du respect du droit du travail par les entreprises une exception. Dans le même temps, un pourcentage élevé de travailleurs du secteur privé, est payé jusqu’à douze mois de retard, et le nombre de chômeurs atteint 1,5 million.

Face à une telle situation, nous ne cherchons pas un chevalier à l’armure éclatante qui vienne à notre secours. Nous savons que nous ne pouvons conquérir notre dignité que par les luttes et l’organisation sociales. Nous nous battons pour retrouver le droit aux conventions collectives du travail, afin que les travailleurs puissent s’organiser et exiger une vie dans la dignité ; pour supprimer toutes les réglementations sur les conventions collectives et les procédures d’arbitrage, qui ont été imposées par le mémorandum et qui ont ouvert la porte à une déréglementation généralisée des salaires dont 80% résultent de contrats individuels. Priver un pays de son droit de négociation collective touche à une question qui concerne tous les travailleurs européens : celle de la démocratie elle-même. Le coup de force des institutions doit être stoppé. La lutte des travailleurs grecs pour les conventions collectives de travail est un combat commun à tous les travailleurs européens pour un travail décent, les droits du travail et une vie de dignité.